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L’escale pittoresque de Ernesto Novo au Cameroun

22.12.2024
 Je  crois  que  l'Afrique  ça  se  mérite... 

En avril 2021, Ernesto Novo s’envole pour deux semaines au Cameroun avec Julie Abissegue de la galerie Arts Design Africa qui a organisé ce voyage avec Solidarité Laïque, une association qui œuvre dans plus de 20 pays pour donner à tous une éducation de qualité. C’est cette association qui a fourni les ordres de mission pour sortir du territoire français à un moment où il y avait de sévères restrictions dues à la pandémie de Covid-19.

Ernesto est sur Instagram

Ernesto tient à saluer tous les intervenants qui ont participé à cette aventure,
et plus particulièrement Yves Eya’a directeur
du Centre des Créateurs de Mode du Cameroun à Yaoundé
et Alain Canonne délégué général de Solidarité Laïque.

Ernesto raconte : « On a atterri le soir, et on est allés directement à Douala, en traversant la ville, on est de suite plongé dans autre chose. On dormait dans l’hôtel Onomo, où je devais faire une fresque dans le cadre de l’échange. D’ailleurs, c’est parfois plus compliqué dans un pays comme le Cameroun où la météo change pas mal, les fresques en extérieur il faut bien choisir où tu vas les faire car avec les pluies et le soleil elles sont très exposées, c’est la première chose que tu dois repérer. Pour celle-ci, j’ai mêlé des éléments urbains, de l’humain et des statues fétiches que l’on voit un peu partout là-bas. »

 Ça  avait  du  sens  de  peindre  tout  ça,  c'était  riche  en  rencontres  et  en  expériences... 

« Ensuite, j’ai fait un live-painting à la galerie Annie Kadji Art. J’ai peint un portrait de Manu Dibango, qui est l’un des musiciens les plus connus du Cameroun, c’est une véritable icône du pays. C’était pour les un an de sa mort. Il y avait aussi une jeune artiste locale, Grace Dorothée, qui peignait en même temps. Plein de jeunes sont venus regarder, c’était un beau moment de partage tous ensemble. »

L’escapade continue à Yaoundé, l’autre grande ville du pays : « À Yaoundé, j’ai fait une fresque au CCMC, c’est le Centre des Créateurs de Mode du Cameroun, monté par un Français qui est depuis plus de 10 ans là-bas. Il y a des échanges avec la France, des ateliers, des stylistes en résidence et une fois par an une journée de la mode avec des défilés. J’ai fait la fresque en m’inspirant des photos que je prenais au quotidien, des scènes de rue, les moyens de locomotion… Ça avait du sens de peindre tout ça, c’était riche en rencontres et en expériences, je n’ai pas chômé ! »

 c'est  un  moment    tu  peux  puiser  dans  de  nouvelles  choses 
 Moi,  c'est  cette  Afrique-là  qui  m’intéresse... 

Et quand on lui demandé quel a été le moment le plus intense, le peintre évoque son expérience en Pays bamiléké qui aura été la plus surprenante et la plus marquante : « Ensuite, je suis allé à l’Ouest, en Pays bamiléké, un endroit où l’on trouve encore des chefferies, qui sont des lieux d’autorité, de lien social, mais aussi d’art et de culture. Et j’ai rencontré Barthélemy Toguo (voir ci-dessus), qui est un artiste très connu qui expose dans le monde entier.

Je suis allé à Bandjoung Station, c’est un espace dédié à l’art qu’il a créé, et qui accueille des artistes et les encadre dans leurs projets. J’ai eu de la chance de pouvoir le côtoyer, c’est un personnage très important du monde de l’art. C’est un peu le Picasso du Cameroun ! On a passé du temps ensemble, il est investi dans plusieurs projets, et avec son art, il touche à plein de supports. Il fait de la céramique et des installations, des tableaux… C’est parfois très simple, et très engagé, c’est vraiment impressionnant son travail. Il a aussi créé un bleu, le bleu Toguo. C’est ma-gni-fique ! »

Voyageur impénitent depuis des décennies, bon vivant patenté, Ernesto conserve un regard critique sur ce qui l’entoure, l’histoire et les emberlificotions entre les pays : « C’était la première fois que j’allais au Cameroun, c’est différent de là où j’étais allé en Afrique. C’est un pays où il y a eu beaucoup de problèmes avec la France, donc être Français n’est pas toujours très bien vu.

À l’époque des colonies, les colons jetaient les nationalistes camerounais dans les chutes de la Métché (voir la photo ci-dessus de par KLO.J — Chutes de la Métchié-2, CC BY 2.0). C’est aujourd’hui un lieu de pèlerinage et aussi de rituels, un lieu chargé d’histoire. »

 

« En Pays bamiléké, (voir la photo ci-dessus de par Anya Lothrop, CC BY-SA 3.0, Lien) j’ai été très dépaysé, c’est un endroit où ils ne voient pas de Blancs tous les jours ! Moi, c’est cette Afrique-là qui m’intéresse. Quand tu es sur place, c’est un moment où tu peux puiser dans de nouvelles choses, dans les motifs des tissus, les coutumes, les sculptures, tu peux regarder des films que tu ne verras jamais ailleurs, et tu vois aussi comment les traditions perdurent et se sont mélangées avec les différentes religions. Tu rencontres beaucoup de gens, et c’est toujours très inspirant. »

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