IRETGE, c’est un voyage à travers la France boisée et profonde de plusieurs semaines, l’été 2017. C’est Benjamin Bello le Gentil Organisateur – journaliste, producteur, motivateur et homme de projet, qui emmène trois artistes sur le terrain : Arkane, Adec, l’annécien Brokovic, que l’on a pu croiser sur plusieurs projets, et Ramoul, le photographe qui va immortaliser ce « trip ».
Ben les fera créer en pleine nature, communier écologiquement, simplement et sereinement au contact de la matière, naturelle. Ils iront à la rencontre d’habitants qui ont choisi de sortir de la norme, qui vivent quotidiennement au contact de la quiétude.
Iretge est né d’une envie d’explorer une chose qui m’est étrange : la créativité. Depuis des années, à travers mon expérience de rédac’ chef du magazine papier SOUL BMX, j’ai croisé des gars incroyables, des personnages atypiques et motivants. En rencontrant mon pote artiste Adec, j’ai découvert quelqu’un de passionné, de sincère vis-à-vis de cette énergie créatrice.
Nous avons eu de nombreuses discussions à ce sujet, sur la créativité. Je m’émerveille toujours de celle des autres, je ne sais toujours pas si j’en suis véritablement capable, bref je cherche ce qui la bloque et encore plus ce qui lui permet de s’exprimer.
Pour moi la créativité s’associe avec l’amour, la liberté, le lâcher prise ; ce n’est pas une notion légère à dénaturer à coup de défiscalisation ou de publicité cherchant à nous faire croire qu’on sera plus créatif en BMW qu’en Nissan.
La recherche des conditions qui permettent à chacun d’exprimer sa créativité, c’est une partie de l’origine d’Iretge, l’autre c’est la rencontre, surtout des gens qu’on n’ose pas approcher car on les voit comme pas « fréquentables », ou bizarres. Objectif du trip : laisser le hasard nous guider.
Je crois oui. Je voulais partir avec des gars que je connaissais ou que je sentais. Adec est un bon pote et il est devenu le moteur infatigable de ce projet, j’avais découvert Brokovich lors du festival 10è Art à Aurillac, il connaissait aussi Adec. Le mec est juste parfait, toujours de bonne humeur, drôle, motivé.
Il restait de la place, donc Arkane est venu s’ajouter avec sa profonde gentillesse, son coup de crayon impressionnant. Il m’avait conquis en participant généreusement à un petit festival que j’organisais dans ma coloc. Maxime Ramoul est venu compléter l’équipe pour documenter en noir et blanc ce trip haut en couleur, de la belle photo en argentique comme on aime.
C’était l’occasion aussi de comparer comment chacun s’approprie un voyage, les lieux, les rencontres. Je pensais pas que j’allais être aussi conquis par ce dont j’ai été témoin. C’est devenu un fil rouge naturel et sincère du récit, pas de triche, j’y ai raconté les doutes autant que les réussites pour finir personnellement par une certaine fierté d’avoir vu ce miracle s’opérer.
Pour ne pas fumer toutes mes économies dans un premier temps ! J’ai souhaité le financer en partie, et le voyage en lui-même n’a pas coûté pas une fortune, c’était en France, et on dormait dehors !
Ce qui coûte cher, c’est l’impression d’un livre papier, sans parler des pellicules et des frais de l’expo itinérante. Quoi que ça coûte, j’étais surtout curieux d’essayer ce mode de financement.
Je trouvais intéressant l’idée de pouvoir se rapprocher des lecteurs, de les tenir au courant de l’avancée du projet, de pouvoir leur donner un petit bout du trip sous formes de contreparties. Il y a ainsi un réel échange, une certaine solidarité entre les contributeurs et les acteurs du projet.
C’est pour ça que ça nous fait chier d’avoir un problème d’impression qui nous retarde la sortie. On était tellement impatient de voir l’objet de nos efforts que de voir ces traces du destin dans le bouquin, ça nous a bien plombés à la veille des expos. On n’a pas voulu le livrer avec des tâches d’encres liées à un problème de séchage, c’est pour ça qu’il y a eu un petit retard de livraison.