On a flashé sur le travail de Mathilde il y a quelques années. Ses idées, son trait, ses poissons, ils ont fait l’unanimité. On a donc souhaité présenter son travail, et aujourd’hui, nous vous en disons un peu plus sur son travail récent, son état d’esprit, ses motivations, son parcours et ses poissons !
« J’ai continué ma petite route toute cette année, toujours en utilisant mon cher poisson fétiche, qui s’est complètement encré [lapsus ou non, c’est une belle formule ! On entend aussi « ancré » – ndlr] dans mes créations. Toujours dans la customisation d’objets du quotidien, en plus des tableaux sur bois bien sûr qui prennent une part importante dans mon travail.
L’an passé, j’avais commencé par customiser des couvercles de bocaux et j’ai eu mille nouvelles idées ! Boîte à bijoux, brosse à cheveux, horloge, dessous de plat, porte-clés… Je prends beaucoup de plaisir à customiser ces objets du quotidien. Au feeling. Toujours. J’ai aussi réalisé une fresque géante sur le mur de la crèche de mon village. Beau projet et émerveillement des enfants ! À refaire sans hésiter !
Concernant mon choix de dessiner des poissons… la question est difficile – et pourtant, on me la pose souvent ! Les poissons sont vivants, ils bougent, sont colorés, on en fait ce qu’on veut. Ils se répètent mais sans pour autant être identiques. La liberté, les couleurs, les motifs !
Voilà plus de deux ans que mes petits poissons sont devenus ma signature, et je ne m’en lasse pas. Il m’arrive de créer des tableaux sans eux, mais ils reviennent vite à la charge ! Ils ont quelque chose de rassurant, joyeux. J’aime les intégrer dans des tableaux où on ne les attend pas. Les faire sortir d’une bouteille de vin, d’une théière ou les intégrer à des personnages – scaphandriers, esquimaux, pêcheurs… Ils donnent du mouvement à n’importe quel sujet. »
Et voici ce qu’elle nous répond quand on lui demande d’où proviennent ces poissons, et les techniques pour les représenter :
« Je pense que d’avoir toujours vécu près de l’eau n’y est pas pour rien. J’ai grandi dans un petit village à la mer, près de La Rochelle. Après un passage par la Chine – Pékin, pour une école de maquillage artistique, j’ai atterri à Dunkerque, la mer du Nord. Puis me voici au bord de Loire près de Saumur. Petite anecdote : mes parents étaient poissonniers pendant toute mon enfance (?).
Concernant la technique, mes courtes études de maquillage artistique et mon goût du dessin depuis toute petite y jouent un rôle essentiel. Le travail des ombres est une technique que j’ai développée au travers de mes différentes expériences. Puis je suis arrivée aux POSCA par hasard. Ils sont parfaits pour les ombres et dégradés ; et les couleurs sont tellement profondes ! Aujourd’hui, je travaille essentiellement sur bois, et je les utilise toujours autant.
Pour chaque création, je commence toujours par réaliser un croquis. Puis je pose les couleurs avec des PC-3M ou PC-5M. Ensuite j’ajoute les motifs qui font la singularité de chaque poisson. Enfin, je termine par les ombres – POSCA 1, 3 et 5 selon les détails, sans lesquelles mes tableaux seraient plats et sans vie. Je pose le noir puis je le dégrade avec mon pinceau fétiche légèrement humide. J’aime tellement cette étape qui donne vie et relief à mes dessins ! »