On a déjà parlé de Mr. Doodle dans notre article qui présente le doodle en général. Et sachant qu’il est le représentant officiel de la discipline à travers le monde, et qu’il est d’une incroyable productivité, il nous semblait pertinent de revenir sur quelques images et autres concepts qu’il développe, sans cesse.
On sait qu’il commence à dessiner dès son plus jeune âge, ensuite l’école, puis l’université où il étudie le dessin, et commence son grand travail. Rapidement ce sera des dessins entremêles, des doodles classiques, colorés, moins harmonieux, et plus figuratifs.
Peu à peu son style s’affine, la couleur disparait et laisse place à de simple traits noirs qui vont de moins en moins se croiser. L’un de ses profs décrira son style en tant que graffiti spaghetti, terme qu’il reprendra à son compte. Il va développer des personnages, les reproduire, les cerner, et créer histoire et mythe autour de son travail.
Il va s’en imprégner, jusqu’à en devenir un personnage qui ressemble à ses dessins. Il confie crayonner près de 15 heures par jours, partout et tout le temps. Sur une petite tablette en attendant le bus, sur des murs, des objets gros ou petits, il fait dessins de tout bois, plastique et autres matières dessinables. Il est un peu anxieux et ces doodles lui permettent de couper court à tout un tas de névroses. Il n’est pas dénué d’ambition, et il aime se mettre en scène au milieu de son travail, vêtu de vêtements doodlés qu’il réalise.
Mr. Doodle revendique ses emprunts à Keith Haring et son trait ethnique, une influence majeure de son travail. Il y a aussi Bosch, pour la multitudes de détails et des tableaux très fournis. Et bien sûr, il y a Charlie de Où est Charlie ? (Where’s Wally?), personnage au pull rayé rouge et blanc que l’on doit chercher au milieu d’image complètement saturée de bonshommes. Silhouette iconique, sujet de blagues récurrentes et classique du dessin.
Néanmoins un mystère qui subsiste : pourquoi Mr. Doodle retire-t-il les étiquettes de ses POSCA ?! Car manifestement il aime utiliser les PC-3M et PC-5M lorsqu’il travaille sur de petites surfaces. La réponse est que Mr. Doodle ne souhaite pas révéler ses secrets de fabrication, et propose aux dessinateurs en herbe d’essayer tout un tas d’outils pour trouver ceux qui leur conviennent le mieux. À méditer.
En décembre 2019, Mr. Doodle a été invité par la maison prestigieuse de ventes aux enchères d’art, Sotheby pour exposer. Pour sortir de sa zone de confort, le doodling à tout va, l’artiste a reproduit un ensemble de tableaux de maîtres. Ceux devenus universels, que tout le monde reconnait au premier coup d’œil.
Ainsi il a rendu hommage à Michel-Ange, Van Gogh, Hokusai, Munch et bien d’autres, dans son propre style. Et ça fonctionne particulièrement bien, mieux que de mauvaises copies. Surprenant et, décidément, jamais où on l’attend.
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