Dans les grandes lignes (et les petits carrés), le pixel art naît dans les années 70 avec l’arrivée de l’informatique et des ordinateurs dans les foyers familiaux. Le progrès a permis de miniaturiser la technologie et de rendre accessibles au grand public ces machines pour travailler, dessiner, écrire et jouer. La définition graphique des écrans est limitée ainsi que les couleurs. Les dessins sont grossiers et peu définis, mais l’innovation est telle que ça n’est pas le plus important. On remarque la jouabilité et la maniabilité, et surtout la machine exécute les ordres sans sourciller (sauf si on fait des erreurs dans les lignes de codes). Rapidement, les pixels qui forment ses images se multiplient avec le temps, et aujourd’hui ils sont toujours plus nombreux. Les écrans en contiennent des millions, pour une définition toujours plus précise. Les films et les jeux vidéos sont donc toujours plus détaillés.
Pour en revenir au pixel art, c’est dans les années 2000 que le mouvement apparait. Une génération est passée, on regarde les années 80 avec nostalgie : sa musique, ses couleurs, ses films et ses jeux vidéos. On aime ces petits vaisseaux spatiaux qui explosent au ralenti. C’est donc naturellement que ces dessins se retrouvent sur des t-shirts et des casquettes, et quand Invader les dépose aux coins des rues, ça devient un mouvement. Plusieurs marques reprendront ses codes 80’s et déclineront ces petits carrés en logos, silhouettes et personnages.
Le pixel art c’est finalement une façon de reproduire une image « à la manière de », comme sur les écrans des années 80. Le but est de trouver le détail qui permettra de reconnaitre le modèle original, de cette façon le Donald Trump ci-dessus est très réussi. De plus, le matériel nécessaire pour faire ce type de dessins est simple : quelques Posca et un bloc avec des feuilles à petits carreaux (5×5 mm) ou Seyès. Vous choisissez un modèle et c’est parti !
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Celui qui a élevé le pixel au rang d’art est sans conteste l’artiste français Invader. Il apparait sur les murs des villes à la fin des années 90, et se propage à l’international dans les années 2000. Il substitue des carreaux de mosaïque aux pixels des petits monstres parasites du jeu Space Invaders qu’il reproduit pour les apposer aux coins des rues. Tout est réfléchi et fomenté, et cette activité va devenir une entreprise de grande envergure qui va fédérer une active communauté dont Invader prendra soin en lui proposant de participer activement. D’ailleurs, quand Posca a rendu visite au dessinateur Keramidas, il confiait avoir rendu hommage à l’artiste dans l’une de ses BD.
C’est l’une des facettes du pixel art, vous pouvez jeter un œil sur le site de Invader, son œuvre est riche et fourmille de bonnes idées.