Trente-cinq ans de graffiti, ça se fête ! L’artiste NASTY profite de cet anniversaire pour transposer son art et vider ses tiroirs dans la péniche Fluctuat sur les quais de la Seine à Paris. En totale immersion dans ses archives, vous entrez dans son monde, figé pour l’occasion, qui n’est pourtant que mouvements, grands gestes et courses poursuites.
Alexandre / NASTY dévoile les coulisses de sa vie de peintre urbain. On retrouve des centaines de photos, où un jeune ado discret commence à tacher le bout de ses chaussures, avec les potes pour les premières fresques dans les terrains vagues. Les pièces maitresses, encadrées, recouvrent un large mur et des alcôves font office de petits sanctuaires qui réunissent les objets incontournables de sa culture. Si vous avez vécu les années 90, dans une grande ville, ces références vous parleront !
De la musique de Rakim au magnétoscope VHS, en passant par le Walkman et ses K7, les Baranne, les POSCA, la carte Orange, le passe-partout du métro, le livre Subway Art, les tirages photos argentiques, les Francs, et autres outils pour explorer les lieux interdits, on y est. Dans la chambre de NASTY. Une mise en scène qui propose quelques clés d’une vie passée à arpenter les rues, le jour, la nuit, au petit matin, et les sous-sols crasseux de la capitale.
Les clins d’œil sont multiples, et personnellement j’ai enfin la réponse concernant la fameuse veste bleue que les tagueurs et autres artistes en herbe endossaient lors de ces années magiques. Cette veste Gore-Tex avec des grandes poches pour y mettre son bric-à-brac de survie, NASTY l’expose tel un uniforme qui a connu plusieurs batailles.
Il y a aussi les nombreuses convocations de la justice, car oui, le graffiti à 20 ans n’est pas le même qu’à 45 ! Il est plus (ou moins) sauvage, instinctif et illégal, avec son lot de tracas et d’ennuis auxquels l’artiste n’a pas échappés. C’est un retour vers le futur, la fin d’un chapitre, le début d’un autre ; c’est tout un pan de l’histoire et surtout celle de NASTY.
Vous pourrez voir l’exposition jusqu’au 28 janvier 2024, sur la péniche FLUCTUART, à quai le long de la Seine à Paris au niveau du pont des Invalides, au port du gros caillou. C’est ouvert tous les jours à partir de midi, c’est gratuit et calme (attention il y a des horaires d’hiver à venir).