dDASH est surtout musicien, le voici artiste lud(b)ique. Sur sa carte d’identité il est JB Hanak, moitié dDASH, moitié dDAMAGE. Le dessin est un complément à ses multiples activités artistiques, et c’est devenu très sérieux en l’espace de quelques mois.
Il accumule et concrétise de nombreux projets, tout en cherchant de nouveaux supports, de nouvelles techniques et des partenaires d’horizons différents.
J’ai toujours dessiné. Après, il y a un ordre de priorités, ça fait plus de dix ans que je m’investis dans dDamage, le projet de musique que je mène avec mon frère Fred Hanak. Lorsque notre carrière a commencé à vraiment décoller en 2004, on y a vu une opportunité incroyable de développement. Raison pour laquelle nous nous y sommes pleinement consacrés durant toutes ces années. Je ne regrette rien, car – de tout ce que j’ai pu réaliser – il s’agit là du projet artistique dont je suis le plus fier. Du coup, il m’a fallu dix ans pour réussir à trouver le temps de faire mon album solo.
C’est quelque chose de plus intime que dDamage. Du coup, j’ai décidé de jouer tous les instruments, chanter et produire seul ce disque. Une fois le projet enregistré, ma manager – Reiko du label Tsunami-Addiction – m’a simplement dit : « Au fait, ça en est où ce projet de dessins obsessionnels ? Vu que tu as intégralement fait ton disque, ça serait pas mal que tu t’occupes aussi des visuels de pochette… ». Je n’y avais pas pensé, mais c’était effectivement une suite tout à fait logique du projet.
En fait le truc c’est que je ne dessine jamais chez moi. J’ai trop d’impératifs avec la musique et mes journées sont super remplies. Ensuite, lorsque je prends le train, le métro, le bus, l’avion, je considère que tout ce temps libre est foncièrement gâché. Donc je consacre ces plages de temps à dessiner.
Le truc intéressant, c’est qu’il s’agit d’environnements instables. Ça n’arrête pas de trembler, il y a des gens qui te bousculent. Du coup, ça apporte plein de ratures aux dessins, des ratures sur lesquelles je repasse pour les intégrer à la composition. Ça apporte une profondeur que je n’espérais pas au début.
Je travaille sur un carnet, le premier dessin que j’y ai fait est en bleu. La suite est très simple, je continue avec le même stylo et la même encre jusqu’à ce que le carnet soit intégralement rempli. J’utilise un Vision Elite de chez Uni Ball. Par la suite, lorsque ce travail sera terminé, je travaillerais avec d’autres couleurs. Mais ce carnet n’est pas qu’une collection de dessins, je le considère comme un ensemble. Donc il y a une volonté d’uniformité. Raison pour laquelle j’y utilise toujours la même couleur.
Ensuite, les dessins sont destinés à sortir du carnet, c’est là qu’a démarré notre projet de sérigraphie en collaboration avec l’atelier de L’Insolante. Une fois les sérigraphies tirées, je fais des rehauts au Posca. Et du coup, là, j’utilise pas mal d’autres couleurs.
Je fais des dessins, c’est vraiment la manière la plus simple de voir les choses et – du coup – il n’y a pas beaucoup de questions à se poser face à ça. Ensuite, si tu vois là quelque chose de vraiment « timbré », dis toi simplement que j’ai ici trouvé un exutoire plutôt cool pour décharger mes pulsions. Certains font la même chose en tuant des animaux ou des êtres humains. Moi je fais des dessins.
Quand j’étais ado, j’ai passé pas mal de temps à redessiner les illustrations de Savage Pencil. C’est des trucs que je faisais dans mon agenda quand je me faisais chier en cours. Lorsqu’il n’y avait plus de place, je dessinais à l’intérieur des espaces vides de ses illustration pour tout remplir jusqu’à saturation. Je pense que la base du truc est là. C’est purement encré [très beau lapsus – ndlr] dans les 80’s et les 90’s. C’est Grunge. Et donc, oui, c’est purement nostalgique.
Concernant ce projet, définitivement, la réponse est oui. Il n’y a rien de mieux pour ça. Par la suite, lorsque le carnet sera achevé, je ne sais toujours pas si je continuerais sur un projet du même type ou si je passerai à un autre format. Il me reste pas mal de boulot avant de réfléchir à tout ça.
Je n’ai le temps de rien faire parce que je travaille trop. C’est la raison pour laquelle j’aimerais avoir du temps de libre afin de pouvoir travailler plus.