Le doodle est l’une des disciplines du dessin, et depuis quelques années c’est aussi devenu un art. On est passé de gribouillage à doodle art. Un dessin simple, naïf, fait rapidement sur un coin de nappe en attendant une copine ou lors d’une conversation téléphonique de télétravail qui s’éternise.
Tout le monde doodle à un moment ou à un autre. Par contre, quand la réalisation est pensée et devient esthétique, c’est-à-dire que votre œil apprécie la composition et décrypte des formes et les personnages, et que vous éprouverez un certain plaisir à ce décryptage et que vous êtes réceptifs ce qu’à voulu dire l’artiste, on pourra dire que c’est de l’art.
Ça parait simple sur le papier, mais il faut de nombreuses heures pour que ça « fonctionne », pour que le dessin devienne un dessin et pas seulement un ensemble de croquis et d’ébauches.
On ira de deux exemples qui ont façonné le doodle art, qui lui ont donné ses lettres de noblesse, qui ont balisé la discipline (c’est un point de vue personnel de l’auteur) :
– KEITH HARING (photo à gauche). Artiste new-yorkais des années 80 qui dessine frénétiquement en s’inspirant librement de l’art africain et ses motifs répétés (c’est lui qui le dit), il développera un style simple, reconnaissable et maintes fois copiés. Haring commence à la craie dans le métro sur les emplacements vides des publicités, puis il intégrera les cercles artistiques undegrounds de la ville en pleine ébullition.
Sa notoriété grandissante, son trait devient une marque, et il viendra jusqu’en France pour faire des muraux, notamment celui de l’hôpital Necker sur une cheminée (voir la fin du post), qui a été restaurée récemment. Il est très engagé auprès de nombreuses associations, et démocratisera son art en fabricant des objets pour son fameux Pop Shop sur Lafayette à New York. Il meurt du sida à 31 ans en 1990.
– GOOGLE. Eh oui, le géant du web à une responsabilité certaine concernant le doodle. Car c’est le nom de l’illustration de la page d’accueil google.com qui change régulièrement en fonction de l’actualité, des pays et de l’algorithme, et c’est devenu une institution. Comment ont été détourné les six lettres de ce moteur de recherche incontournable et par qui attise la curiosité. Le nom « doodle » se popularise, puis sera associé au type de dessin qui nous intéresse aujourd’hui.
Voici une sélection de quelques artistes qui doodlent à plein temps pour certains, de temps en temps pour d’autres. Il y a différents styles, différents supports, mais toujours la même manière de faire.
Là, on est avec le chef du doodle, le million d’abonnés sur Instagram. Kerby vient des Philippines et s’est fait connaitre avec des doodles tortueux, épineux et complexes, mais avec des messages positifs à la clef. Son trait est fin et le relief qu’il donne à ses créations est vertigineux. C’est un fervent utilisateur du PiN, un petit cousin du classique POSCA. Plutôt adepte de petits formats, il a sorti de nombreux livres de coloriage récemment qui ont été de véritables succès. Il semblerait que les voyages soient devenus sa principale source d’inspiration, il a dédié à cette passion un compte Instagram qui fait envie !
https://www.instagram.com/kerbyrosanes
https://www.instagram.com/sketchytravels / voyage
[Le dessin d’intro « doodle » est de Kerby.]
Bouda est une collaboratrice depuis quelques années de POSCA. Elle dessine depuis sa plus tendre enfance, elle nous le raconte dans son interview que je vous invite à découvrir. Son dessin est compact et coloré, mettant en scène une galerie de personnages loufoques, qui seront parfois répétés à la façon doodle. Depuis quelques temps, elle a choisi de plus le contextualiser, et de mettre en scène ses images, mais on a dégotté quelques dessins qui nous semblent doodle dans l’âme.
Vous pouvez en savoir plus sur Sophie en découvrant la vidéo que nous avons réalisée sur son travail. Styliste et modéliste, Sophie a toujours dessiné. Adepte de bien-être et de sérénité, elle réalise des mandalas et beaucoup de zentangle qui sont aussi assimilés à du doodling. La répétition, la multitude et le graphisme font que le geste se doit d’être précis et répétitif. Sans négliger la dimension esthétique. C’est du temps, de la patience et du calme pour beaucoup de satisfaction.
Joe est Anglais et a une belle histoire. Il a 9 ans, il est obnubilé par le dessin, si bien qu’il est régulièrement puni par son professeur car inattentif en classe. Mais ses parents lui donnent l’occasion de se perfectionner en lui faisant prendre des cours de dessin, et c’est comme ça que la passion le transforme en un véritable petit phénomène. Il devient populaire sur les réseaux jusqu’à réaliser des fresques dans les restaurants de son quartier, et ça n’est que le début. Une preuve que le doodle n’est pas seulement des gribouillages !
https://www.thedoodleboy.co.uk
[source]
Sam Cox est lui aussi Anglais. Et très connu dans le monde du doodle. C’est devenu l’ambassadeur quasi-officiel, tout au moins autoproclamé. Sam, il dessine et ne pense qu’à ça. C’est maladif, ça fait même un peu peur, et c’est certainement pas le genre d’invité que l’on a envie de recevoir chez soi durant une semaine !
On retrouve du Keith Haring dans son travail, mais peu de couleurs et pas vraiment de messages. Sam veut dessiner partout et tout le temps. Et il souhaite partager cette frénétique passion avec le reste du monde. Il a quand même d’autres cordes à son arc qui sont très intéressantes, et donne à voir les possibilités innombrables du doodling. On vous en parle bientôt…
Pour doodler, c’est simple. Il vous faut une feuille de papier, un mur, un bout de carton, une planche de skate usagée ou n’importe quelle surface plane, ou pas. Commencez par le papier, c’est quand même plus simple.
Ensuite, il faut trouver les outils adaptés et s’y mettre. Commencez avec des dessins simples, des choses que vous avez sous les yeux, que vous pouvez reproduire facilement. Puis refaites les côte à côte ou alors aléatoirement de façon à remplir toute la surface. Comptez sur votre intuition et votre spontanéité, pas besoin de plan ou de quadrillages, lâchez prise !
Pour le papier on vous conseille le PIN, qui est idéal, et disponible dans de nombreuses tailles. Il glisse et sa tenue vous permettra de réaliser les détails les plus petits et simplement.
Sur un format standard (A4), vous pouvez essayer les POSCA PC-1MC et PC-1MR, pointe fine, qu’il faut cependant apprivoiser, et qui vous permettront de remplir la feuille facilement, sans que ça devienne une profession de foi étalée sur plusieurs jours.
Au-dessus du standard (A4), voire pour le mur et les objets, les POSCA PC-3M et PC-5M sont parfaits. Quand ça commence à être ambitieux, et que la surface comprend plusieurs A4, on vous recommande les PC-7M (mine ronde) ou PC-8K (mine plate). Et quand il faut faire du gros, voir des parois rocheuses comme BUST, le PC-17K, le très gros s’impose.
PLUS : un article qui donne plein de trucs pour doodler facilement – https://fr.wikihow.com/griffonner-des-petits-dessins ; et bien évidemment Google et Youtube sont vos amis pour commencer ou vous perfectionner. Ensuite, n’hésitez pas à partager vos créations sur vos réseaux avec #PoscaDoodle