Le téléphone portable, et les écrans plus généralement, sont des greffes numériques dont on a parfois du mal à se passer. Nous somme tous, à un moment ou un autre, absorbés par cette petite lucarne qui nous propose un autre monde qui est pourtant le nôtre ! Il est difficile de s’en détacher, comme il peut être difficile de se retrouver seul à faire de la résistance.
L’initiative Croc’écran prend la forme d’une simple boîte que l’on va personnaliser, dans laquelle on posera son téléphone portable et prendre du temps pour faire une activité à plusieurs ou se consacrer à un projet créatif, la lecture d’une livre ou l’écriture d’un journal intime.
C’est un premier pas pour casser une routine numérique omniprésente, et ne vous inquiétez pas votre téléphone y survivra !
Dans le cadre du projet Croc’écran, Bayard Jeunesse s’associe avec POSCA pour une collaboration qui mêle éducation au numérique et expression artistique : Croc’écran Arty.
Quid de la boîte Croc’écran ? Naturellement, il faut lui donner des couleurs et la customiser ! Ainsi, pour vous donner des idées, POSCA et Bayard Jeunesse ont choisi 12 artistes qui ont chacun reçu une boîte en bois qu’ils ont « pimpée ». Douze inspirations que l’on vous dévoilera au fil des semaines.
On retrouvera les doodles de PMH, les bestioles de Aude Villerouge, les graffitis de MÖKA, les bonnes humeurs de Leslie-Marie A.K.A Nikolle, les couleurs vitaminées de Guillaume & Laurie et les custos de M. Lebleu qui sont des collaborateurs de POSCA depuis de nombreuses années.
Et six artistes qui travaillent régulièrement avec Bayard Jeunesse : Matthias Malingrëy, Willy Ohm, Hervé Tullet, Sébastien Touache, Nicolas Francescon et Superdeux.
Il y aura aussi des ateliers organisés au mois d’avril où vous pourrez customiser des boites au POSCA et en faire un Croc’écran qui vous ressemble. Et pour terminer, on vous présente ci-dessous Romain Gallissot qui est à l’initiative de Croc’écran.
Professeur des écoles et spécialiste des enjeux du numérique, Romain, en collaboration avec l’éditeur Bayard Jeunesse, a développé l’idée du Croc’écran. Par conséquent, il est aussi un peu le papa de Crocky, la mascotte qui vous aiguillera pour prendre le temps de prendre le temps. Il a lui-même pris quelques minutes pour répondre à nos questions :
Le sujet des écrans et du numérique dans la vie des enfants, et des familles, n’est pas nouveau. On en parle dans les médias depuis plusieurs années maintenant. C’est important de le faire. C’est un vrai sujet. Mais à mon sens, les discours qui sont relayés sont souvent alarmistes, angoissants et anxiogènes pour les parents. On les culpabilise énormément, et au bout d’un moment les messages qu’il faut transmettre ne sont plus entendus et considérés comme il le faudrait.
Avec le projet Croc’écran, on a voulu faire quelque chose de différent pour aborder ces sujets avec sérieux, mais surtout de la bienveillance et de la complicité grâce à une démarche créative et ludique.
Je me suis rappelé les projets d’éducation au tri sélectif que je mettais en place lorsque j’étais enseignant. On faisait tout un travail de sensibilisation avec les élèves et ils rentraient à la maison avec des affiches à mettre sur le frigo et des sacs plastiques transparents pour partager avec leurs parents les bons gestes.
Les enfants agissaient un peu comme des ambassadeurs, et ont parfois bousculé leurs parents pour faire changer leurs habitudes. Ici, on a envie de provoquer un peu la même chose avec cette petite mascotte que les enfants vont apprivoiser rapidement. On espère qu’ils pousseront leurs parents à l’utiliser le plus souvent possible.
L’idée de départ, c’est d’utiliser une simple boîte de mouchoirs vide. C’est quelque chose de facile à récupérer, on en a tous plus ou moins à la maison. Le format est parfait pour mettre un ou deux téléphones dedans. Mais on peut aussi fabriquer des Croc’écrans plus imposants et plus gourmands, à partir de boîtes à chaussures par exemple, pour mettre une console ou une tablette ! On peut même imaginer des Croc’écrans géants pour mettre des ordinateurs ou des TV. Il ne faut pas hésiter à laisser parler sa créativité.
Pour moi, l’endroit idéal, c’est le salon. C’est une pièce neutre où tout le monde passe dans la journée. Pendant que les téléphones font une pause dans le Croc’écran, on peut y jouer facilement ou faire une activité créative. Ça peut être aussi la cuisine, pour ranger les téléphones pendant les repas, c’est important. En fait, on peut avoir un Croc’écran par pièce !
Si toute la famille accepte de jouer le jeu, c’est encore mieux. L’objectif n’est pas de faire disparaître totalement les écrans de notre quotidien, on en a besoin pour de nombreuses activités essentielles. C’est juste une occasion de se poser les bonnes questions et d’agir tous ensemble pour lutter contre la technoférence*.
J’ai un peu triché. J’ai une imprimante 3D à la maison et grâce à un ami qui maîtrise la modélisation 3D, j’ai pu fabriquer des versions « figurines » du Croc’écran. J’ai donc de vrais Crocky, grandeur nature, qui trônent dans mon salon !
[*La technoférence, c’est l’interruption ou l’entrave des interactions entre parents-enfants ou entre amis,
à cause d’un téléphone portable ou un autre outil numérique.]
Croc’écran, c’est aussi des outils pédagogiques que vous pouvez trouver sur le site internet dédié de Bayard Jeunesse. Il y a des vidéos, des podcasts et plusieurs fascicules en PDF à consulter. Pour les plus petits, vous pouvez télécharger Les grands, les écrans et moi ! une histoire imaginée par Romain Gallissot et mise en dessin par Matthias Malingrëy.