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Dans l’atelier de Sifat (et Ernesto Novo)

21.09.2024
 Quand  vous  avez  un  succès,  enfermez-vous  dans  votre  atelier  et  travaillez  ! 

lieu-dit de création

La citation ci-dessus est de François Pompon, un sculpteur français du 20è siècle, et on peut l’appliquer à de nombreux artistes. Le succès, quant à lui, est relatif et passe au second rang quand vous vous rendez sur place.

C’est par une belle journée de juillet que l’on rejoint Sifat porte de Bagnolet à Paris. On est accueilli par un grand sourire, comme d’habitude, et la conversation est de suite fluide et bienveillante, même si on s’est peu croisés ces derniers mois. Dans un dédale d’immeubles coincés entre le périphérique et les maréchaux, l’artiste nous emmène dans son atelier situé dans un bâtiment où de nombreux créateurs ont posé leurs chevalets, peintures et inspirations.

Cet ensemble d’immeubles denses, le Python, est en travaux, certains vont être détruits, d’autres seront réhabilités. Un accord a été trouvé avec mairie, bailleurs et associations pour héberger des artistes en attendant la destruction. Sifat fait partie des heureuses élues.

Quand on monte les escaliers, la cage est peinte et colorée par les styles des différents artistes. Chacun y a laissé sa trace, ainsi que ceux qui leur ont rendu visite. On est propulsé dans un autre monde tout en couleurs, modifié et customisé, où la libre expression est affichée.

L’atelier est au bout des marches. On s’est laissé guider, on a scruté ces murs et ces œuvres, on n’a donc pas retenu l’étage. On entre dans un appartement, directement dans une grande pièce lumineuse où l’on retrouve Ernesto Novo en train répertorier matériel et idées pour son prochain projet. Il partage ce lieu avec Sifat, ils se connaissent depuis plusieurs années et ont des parcours très différents. Ernesto nous en avait dit plus lors d’une conversation que vous pouvez retrouver sur ce site.

Des toiles sont fixées aux murs, des cadres sont entassés dans un coin, les pots de peinture ne se comptent plus, ni les taches sur le sol, et une baie vitrée donne sur le cœur de la cité et les bruits des marteaux-piqueurs. Un couloir amène sur une autre pièce dans laquelle plusieurs années de travail de Sifat s’accumulent, soigneusement emballées dans du papier bulle.

Si on est là, c’est pour converser et enregistrer les propos de l’artiste pour vous la présenter en détail sur ce site. Ses expériences et son parcours, on en parle au fil de conversations entrecoupées de fouilles dans les archives et les anecdotes qui vont avec.

Dans des boites et des chemises cartonnées se trouvent des centaines de dessins. Des essais et des tests, quelques sérigraphies, petits formats et séries, Sifat les passe en revue, nous en explique le tracé et l’intention, comment elle a décliné celui-ci en grand format ou celui-là en sculpture métallique.

Parmi toutes ces images, certaines ne seront jamais montrées, d’autres sont des croquis lâchés avant de dormir. Une autre aura droit à une petite histoire saupoudrée de nostalgie, celle-ci sera mise de côté car finalement intéressante à décliner dans le futur. Au fil de cet inventaire, elle nous raconte son parcours depuis le Bangladesh, grandir à Chelles en Seine-et-Marne, graffer avec les potes le week-end à Paris ou sur le canal à Bobigny, les débuts de la vie professionnelle et ses rencontres qui lui ont permises de faire murir son art et de s’assumer en tant qu’artiste.

Tout cela, on est en train de le mettre en forme, et on vous le présente très bientôt !


Sifat est sur Instagram ; Ernesto aussi

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