On nous avait prévenus : « Le Grand Palais Immersif c’est à Bastille et le lieu est incroyable. Les pièces sont énormes, vraiment énormes, les murs sont en en béton brut, ce qui donne un aspect très particulier, et je suis content car les vidéos de la GRAFFBOX rendent super bien, c’est un peu texturé, c’est différent d’un écran. » C’est Cristobal qui nous a donné ces renseignements, le sympathique papa de la GRAFFBOX, cette boite à filmer les tags et graffitis dont on vous parlera plus en détails dans les jours qui viennent. Et il avait raison !
L’exposition LOADING présente l’art urbain sous l’angle du numérique. À travers le filtre de la vidéo ou alors traité par ordinateur, c’est un art de rue exposé que l’on retrouve sur de vastes murs et dans des couloirs plus intimistes.
Projections de pérégrinations urbaines hypnotiques sur surfaces géantes, mappings alambiqués, photographies, installations interactives, on découvre des artistes, vidéastes, parfois définis comme hacktivistes par ceux qui les ont invités. Pour commencer, on entre dans une immense salle où sont projetés et superposés des films et des photos de graffitis et fresques grandiloquentes, notamment des extraits des travaux de Martha Cooper et Henry Chalfant. Martha et Henry qui sont les auteurs de l’inévitable livre Subway art, édité en l’an de grâce 1984.
On retrouve la célèbre et engagée KASHINK, peintre du 20è arrondissement avec une petite moustache fameuse, dont la fresque de 6 sur 2,20 mètres fait face à une vidéo en timelapse (accélérée) où elle la réalise.
Le réalisateur Cristobal Diaz présente trois vidéos issues de sa GRAFFBOX avec les contributions de 10 artistes féminines, dont Sifat et Qlote (culotte :) Jérome Demuth détourne les images de la rue et les réhausse, et il a installé des moulins à prière modernes et customisables, des mani korlo en tibétains, ces rouleaux que font tourner les adeptes du bouddhisme. Avec un POSCA, vous y laisserez votre nom pour l’éternité.
Il y a aussi ce parcours dans un Google Street View dans lequel on croise des œuvres de street art, intitulé World Wide Walls (voir ci-dessous) ou encore Hello my names is…, une œuvre interactive où l’on choisit son ‘blaze’, qui sera projeté sur un mur et que vous pourrez remplir de couleurs ‘en vraie’ avec une bombe de peinture connectée. Un système de QR code vous donnera l’occasion d’enregistrer votre création dans votre téléphone.
Attention ! Grand Palais est une appellation qui correspond à un ensemble de lieux d’expositions. Pour se rendre à LOADING, vous devrez aller à Bastille (à Paris), car c’est dans l’opéra que se dissimulent les salles et coursives bétonnées. Quand vous êtes face aux grandes marches, vous longez à droite et l’entrée se trouve en contrebas. Bonne visite !
GRAND PALAIS IMMERSIF
110 RUE DE LYON • PARIS 12E
6 décembre 2023 – 21 juillet 2024
Du lundi au dimanche de 10h à 19h.
Nocturne le mercredi jusqu’à 21h.
Fermeture hebdomadaire le mardi.
La GRAFFBOX c’est toute une histoire que nous allons bientôt vous conter. En gros, Cristo(bal Diaz), artiste graffiti et réalisateur, a souhaité immortaliser les tagueurs franciliens signer leur blaze, dessiner leurs inspirations et marquer la feuille blanche. Le futur archiviste a inventé une boite-pupitre avec une caméra à l’intérieur qui capture les mouvements en transparence, et l’on voit précisément le tracé de l’artiste en train de travailler. Et bien évidemment, ce sont des POSCA qui sont les outils pour tous ces traits noirs et précis.
Pour LOADING il a réuni les sessions des artistes féminines et il en a fait trois films projeté sur des murs en béton rugueux. C’est hypnotique et inspirant.
https://www.graffbox.com/
https://www.instagram.com/_graffbox_/
Le personnage est drôle et son travail ne manque pas d’humour. Jérome est affichiste, artiste, plasticien. Il y a du graffiti et de la photo quand il réalise des images grands formats, et lorsqu’il reproduit des devantures de magasins in situ, chacun peut y aller de son tag ou de sa signature. Il y a aussi ces moulins à prières, où avec des POSCA en libre-service vous pourrez ajouter votre nom, et le faire défiler avec tous les autres.
Ce sont quantité de références et de cultures qui se mélangent, avec la rue et le graffiti en toile de fond. Un brin d’humour et cette tradition française de l’art pas très sérieux à la Duchamp, DEMUTH digresse et disrupte.