L’artiste PSICO dessine, crée, revisite soigneusement, le tout dans des laps de temps précis : il doit finir ce qu’il a commencé car une perception erronée des couleurs ne lui permet pas de reprendre là où il s’est arrêté. Il utilise POSCA depuis de nombreuses années, il a aussi collaboré à des projets avec la marque et a même été l’un des élus pour une mallette exclusive dont il a sélectionné les couleurs et présenté quelques planches de dessin.
En voici un peu plus sur comment PSICO fonctionne quand il s’agit de création, il se confie aussi sur son daltonisme et comment il a réussi à le tourner à son avantage. On a beaucoup aimé ses dernières œuvre très maitrisées, c’était donc l’occasion de vous en dire un peu plus sur cet artiste haut en couleurs.
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Pour moi la cuisine est un art au même titre que la peinture ou encore la sculpture. C’est ce que je fais aujourd’hui, ce que je faisais hier et ce que je ferai demain. Choix des matériaux, réflexion, décoration, composition, innovation. On peut choisir de se tourner vers une cuisine quantifiée et technique comme la pâtisserie, vers une cuisine plus créative et sans contrainte, ou encore s’acharner à perfectionner une recette traditionnelle française.
Des niveaux que l’on retrouve aux travers de tous les arts, ainsi le perfectionnisme de la pâtisserie pourrait se comparer au travail de la perspective ou encore des gammes en musique. Le côté plus créatif et libre s’apparenterait à de l’expressionnisme ou de l’art abstrait, etc.
Même s’il est vrai que mon travail reflète une certaine rigueur et une régularité je serais plus parti dans la cuisine créative et conceptuelle. Peut-être penser un restaurant où les plats changeraient toutes les semaines suivant des thématiques, un restaurant où le chef composerait lui-même les plats à l’aide de mots clés fournis par les clients. Une cuisine qui surprend visuellement et de par son concept, qui finira toujours par régaler les papilles des gourmets.
Il est vrai que mes codes couleurs sont l’une de mes particularités. Vitraux pop, fauvisme, peinture naïve sont des termes que les gens utilisent parfois pour parler de mon travail. « Une avalanche de couleurs reste sans force » à dit Henri Matisse mais il ne connaissait pas encore POSCA !
Le fait d’utiliser beaucoup de teintes permet d’apporter du dynamisme et de l’harmonie. Je travaille les aplats par opposition et contraste, ce qui donne un rendu plutôt acide et saturé des sujets que je traite. Très porté sur le symbolisme mythologique et religieux j’utilise aussi le code et la signification des couleurs. Un bleu pour l’infini, un violet pour le mystère ou un orange pour le dynamisme. Aucune couleur n’est choisie par hasard même si des fois elles s’invitent sans que je les remarque.
L’expliquer est assez difficile car le ressenti est très personnel, disons pour simplifier que devant certaines couleurs mon cerveau n’arrive pas à déterminer le nom de celle-ci ni vers quoi elle tend. De même qu’à un certain degré de teinte, le rose et le gris, le vert et le rouge, le bleu et le violet sont identiques pour moi.
Il m’est arrivé de commencer un contour d’une de mes pièces graffiti en orange pour la finir le lendemain en vert, sans m’en rendre compte pour autant. Il faut donc que je sois méthodique et ordonné pour ne pas me perdre dans des dégradés et bien ré-utiliser la même teinte pour les retouches finales.
Pour l’anecdote, si au début j’ai acheté des POSCA c’est parce que contrairement à certaines marques ils étaient les seuls à indiquer clairement le nom des couleurs sur leurs feutres ! Certaines marques s’amusent à nommer leurs produits avec des noms tout droit sortis d’Ikea, au lieu de préciser la couleur. Il y a beaucoup plus de daltoniens que l’on croit, et ils ne se tourneront pas vers des couleurs au noms mystérieux, c’est un très mauvais choix marketing.
Les deux. Autant le fait d’utiliser les couleurs sans se contraindre à leur utilisation habituelle ou le fait d’oser une opposition entre un bleu nuit et un lilas sont des avantages, car je suis au final plus libre qu’un artiste qui va respecter la complémentarité des couleurs. Autant certaines disciplines comme l’aquarelle ou la peinture à l’huile sont très compliquées pour moi, voire impossible.
Mis à part si je fais la toile « d’un seul trait », ce qui n’arrive quasiment jamais, il me sera impossible de recréer une teinte ou de faire des retouches car je suis incapable de reproduire une teinte précise. De même que si je commence une chevelure avec plusieurs teintes de bleu et de violet j’ai plutôt intérêt à marquer les couleurs exactes pour pouvoir les retrouver et ainsi finaliser mon visuel. Aujourd’hui, je pense avoir réussi à transformer ce « handicap » en force, ainsi je souris intérieurement à chaque fois qu’un festival ou qu’un client fait appel à moi justement pour mon traitement des couleurs. Comme quoi, c’est amusant de voir que c’est à l’aveugle qu’on demande d’ouvrir la voie.
En 2018, POSCA s’associait avec Psico pour une mallette exclusive contenant un choix de couleurs définies par l’artiste et plusieurs planches de dessins à colorier. Le projet était intitulé Contes et légendes et elle objet désormais collector !