Pascal Héranval est un artiste et un peintre de Rouen. Petite ville de Normandie où la création et l’histoire ont une place indéniable. Dominé par la cathédrale, et une météo litigieuse, Pascal passe du temps dans son atelier à dessiner et développer son monde. Il déclame son art « naïf« , hérité de ses 14 années passées à vivre au Brésil, à Salvador de Bahia comme l’indique la bio de sa page Facebook. La nature et les traditions, et cet art populaire hérité des métissages successifs lui ont ouvert la voi(e)x et il s’accapare ce style.
L’artiste le reprend à son compte, en fait sien, le noue à ses origines et l’applique sur toile. C’est dense et touffu, les jungles sont impénétrables, et de la végétation pour respirer, pour un retour à la nature. Depuis plusieurs années, il utilise des POSCA, et nous avons plusieurs fois collaboré avec lui, pour des performances en dehors de l’atelier, connecté avec le luthier du quartier ou le skate-shop Bud. Devant du bois, planche ou violon, il y applique ses traits, portrait et forêts.
Des portraits figuratifs ou alors plus abstraits, des volutes et lianes entremêlées, des moments de nature, le monde de Pascal Héranval est vaste, et se dissémine sur depuis plusieurs décennies. Il multiplie les expériences et les supports, collabore de temps en temps, et affirme une œuvre et des œuvres que l’on reconnait aux premiers coups d’œil.
À l’instar de Olivier Ente, Pascal Héranval a jeté son dévolu sur la carte comme support pour ses dessins. Elles proviennent des salles de classes, celles que les plus âgées auront parcouru avec attention plutôt que d’écouter les maitresses, ou ce sont tout simplement des cartes Michelin, qui sont désormais enfouies au fin fond des boites à gants, le GPS ayant détrôné cet objet, encore indispensable lorsque l’on partait en vacances il y a quelques années. C’était le bon vieux temps !
Le monde était représentable dans un rectangle, il était à taille humaine et on en percevait les frontières, les limites de l’envergure de vos bras pour tenir le large rectangle. Héranval ajoute sur ces cartes, en fonction du pays et du lieu, des dessins qui reprennent des autochtones, natifs et autres motifs et symboles que l’on a pu voir évoluer, grandir, puis s’éteindre sur ces fractions de territoires.