Le peintre Aksel Varichon a de multiples talents. Il peint, dessine, illustre et conçoit. Il travaille parfois pour les autres, pour rendre visuels leurs films, leurs musiques, leurs idées et pensées. En parallèle, il y a son œuvre, celle qui le détermine et qu’il doit nourrir de couleur, de formes, mais aussi de rigueur et de discipline.
Oui, et aujourd’hui j’essaye d’y répondre sur toile et j’ajoute d’autres techniques comme la lithographie, la photographie, l’aquarelle, etc. Ce travail questionne la place de l’Homme face au monde animal et végétal, à la Nature d’une manière générale.
(Sourires.) Oui, je pense que j’avais raison… et maintenant je pense que c’est moi. Le plus beau compliment que l’on puisse me faire, c’est quand les gens voient mes tableaux et me disent que ça ne ressemble à personne d’autre. Aujourd’hui je me sens plus mature, mieux dans ma peinture et dans mon univers. Nous verrons dans 10 ans ! (Rires.)
C’est l’ouverture d’esprit sur le monde, de l’art surtout. Très jeune j’ai pu voir des expositions, des galeries, des peintres, des artistes, j’allais au musée, je m’intéressais à l’histoire de l’art, la sculpture, j’étais baigné là-dedans.
Oui, de voir le travail de tous les grands peintres par exemple, certains m’ont plus marqué que d’autres comme Otto Dix, Jérôme Bosch, Picasso. Et il y a le tableau de Géricault « Le Radeaux de La Méduse » qui m’a beaucoup marqué par sa facture, ses dimensions, la matière des chairs, de la peau, de ces naufragés, de la composition, la puissance des vagues… Comme un hommage j’ai intégré ce tableau dans l’un des miens où un ours surdimensionné installé dans une salle du Louvre le regarde.
J’ai toujours voulu être peintre. Après être sorti de l’école j’ai fait des affiches de films, des pochettes de disques, des livres d’art pour les autres, et c’est très accaparant comme métier. Depuis deux-trois ans je me consacre uniquement à la peinture et au dessin, à mon univers. Surtout que pour exécuter un tableau il me faut du temps, de la réflexion.
Ça m’a apporté la rigueur. Une rigueur dans l’apprentissage des formes, des couleurs, l’académisme, les proportions, etc. Ensuite il faut tout désapprendre, ce qui peut prendre du temps, pour trouver sa patte, son style.
On travaillait la photographie, la typographie, la calligraphie, l’illustration, l’architecture d’intérieur, le design, c’est une formation très complète. Petit à petit, j’ai choisi ma technique, j’ai souhaité utiliser des outils qui sèchent vites, je ne peins pas à l’huile par exemple. Je pense beaucoup en amont un tableau, et je le réalise rapidement quand je m’y mets. Je n’ai plus qu’à peindre ce que j’ai dans la tête.
Quand c’est fini, ça n’est pas fini (sourires) ! Ça dépend. Là, par exemple, je viens de reprendre des dessins que j’avais faits à Penninghen, que j’avais déjà retravaillés en 2007, et que je suis en train de finaliser en 2018. Quasiment 18 ans d’évolution, sur les mêmes dessins, mais à un moment il faut que j’arrête, évidemment.
À côté de ça, je suis un artiste qui détruit beaucoup. Quand je fais une toile, si un an après elle ne me plaît plus, je la détruis. J’ai dû me débarrasser de la moitié de ce que j’ai fait depuis le début.
Je connais le fils de Gérard Garouste, Guillaume, depuis une vingtaine d’années. J’ai découvert l’univers de son père par son intermédiaire, en allant à Villarceaux, là où se trouve l’association. J’ai connu également sa mère Élisabeth qui est designer et artiste, son frère Olivier qui est réalisateur, et son oncle David Rochline qui était un artiste avec un grand A – poète, peintre, chanteur, photographe, comédien, costumier, décorateur…
Leur association m’a intéressé depuis le début, et j’ai travaillé avec Guillaume pour la communication visuelle du lieu. Ensuite j’ai eu l’occasion de travailler sur des objets pour les ventes aux enchères, dont certains au Posca. Maintenant c’est mon rendez-vous annuel, j’attends avec impatience le nouvel objet, la nouvelle customisation à faire. C’est ma récréation !
C’est du design et ça m’amuse beaucoup de travailler sur un autre support que je connais moins, tel qu’une chaise, un tabouret ou une table. La Source travaille avec Vitra qui est une entreprise qui réédite du mobilier de designers, et qui donne chaque année le même objet à 50 artistes pour qu’ils le customisent. Il y a des grands noms comme Christian Louboutin, Jean-Charles de Castelbajac, Philippe Starck, Erwan et Ronan Bouroullec, Hervé Van der Straeten…
C’est intéressant, c’est ludique, c’est passionnant, et en plus c’est pour les enfants. Tout est positif dans cette aventure.
Le site et l’Instagram d’Aksel Varichon
* Depuis plusieurs années, Posca accompagne plusieurs artistes, dont Aksel Varichon, à l’occasion de la vente aux enchères de La Source, pour soutenir cet ambitieux projet éducatif.